Venise, le 20 décembre 1577 : le palais des Doges est en flammes. Bientôt l’assemblée des conseillers se réunit pour rédiger, non sans mal, le programme d’un concours prestigieux : il faut refaire un nouveau « Paradis » dans la salle du Grand Conseil. Qui, de Palma le Jeune, Véronèse, Le Tintoret ou Francesco Bassano – rivalités et coups bas ne vont pas manquer – l’emportera ? En 1592, vingt-huit ans plus tard, après moult rebondissements et un travail titanesque, l’atelier du Tintoret dévoile un Paradis immédiatement adopté par le jury. Ce roman bien documenté restitue habilement le contexte politico-religieux, quelques années après le Concile de Trente, des rivalités entre Rome et Venise, des querelles entre les « Vecchi », conservateurs et papistes, et les « Giovanni », réformistes opposés aux thèses des jésuites. L’Inquisition s’en mêle, bien sûr. Le lecteur, particulièrement l’amateur d’histoire de l’art, apprendra les particularités de la peinture vénitienne à la Renaissance. Tout comme il appréciera la représentation et la lecture symbolique des Écritures, la personnalité et le génie des peintres, leurs moyens techniques et le mode de fonctionnement des ateliers. Écriture classique et lecture agréable, car l’auteur n’a pas non plus négligé les ressorts romanesques. (D.D. et M.-C.A.) (source : les-notes.fr)